13 janvier 2010
Gaël Faye featuring KARLOS ROTSEN sur l'album de jazz créole BON-AIR disponible à la vente
Le pianiste de jazz Karlos Rotsen est un vieil ami de notre collectif de slam CHANT D'ENCRE. A l'époque il nous accompagnait régulièrement sur des scènes avec le groupe Soulhealing.
Depuis, il a monté son propre groupe, le Karlos Rotsen Quartet, avec Irving Acao (Saxo ténor), Kevin Revyrand (Contrebasse) et Cedric Cléry (Batterie) et il vient de sortir son 1ère album BON-AIR. Il définit sa musique comme étant du jazz créole qui puisent ses racines en Afrique Noire et sur le continent américain. www.myspace.com/karlosrotsenquartet
Au mois de septembre dernier, je reçois un coup de fil de Karlos qui souhaite m'inviter sur son album. Le délai est très serré car il me laisse moins d'une semaine pour écrire un morceau et la prise studio se fera en une fois dans les conditions du live au studio de la Seine à Paris.
J'essaye de définir un thème d'écriture avec lui en faisant un pot-pourri des sujets que l'on abordera lors de notre discussion. On se sent des points communs sur l'idée de marronnage comme philosophie de vie. Celle de fuir les perspectives d'un monde balisé, d'être un maximum "libre", c'est à dire choisir ses propres contraintes... La discussion a ensuite dérivée vers Césaire dont son album se veut un hommage. Et nous avons fini par aborder les émeutes qui ont secouées l'île de la Martinique en 2009.
Finalement mon texte prendra ma propre vie en fil conducteur. Celle d'un enfant qui naît dans un monde où la contemplation était l'unique but de son existence. Mais les évènements qui marque l'Histoire de cette région des Grands Lacs en Afrique (génocide, guerres, déracinement, racisme...) m'oblige à investir le monde en agissant à mon petit niveau à travers l'écriture et la musique. Cette décision est déclenchée à l'adolescence quand je découvre aux Editions Maspero la conclusion de "Peau Noire, Masques Blancs" où Frantz Fanon lance comme ultime prière: "O mon corps, fais de moi un homme qui toujours interroge!".
Frantz Fanon l'ancien élève de Césaire au Lycée Victor-Schoelcher. L'élève qui retint la leçon de l'engagement. Mais contrairement à son professeur il meurt dans l'indifférence, et ne connaîtra ni hommage nationale, ni déclaration présidentielle, ni unanimité consensuel... Il est et restera ce damné de la terre, psychiatre de l'administration française qui tel un Marron choisira le maquis du FLN à la violence du colon. Lui l'Homme fondamentalement universel, nait en Martinique, enterré en Algérie...
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Quel construction magnifique. Merci de nous avoir expliqué l'envers du décor.. Mak Paro
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