01 juin 2010

Un article sur MILK COFFEE & SUGAR qui fait plaisir!

A lire sur: http://musical-heaven.over-blog.com/

Quel étrange patronyme que Milk Coffee And Sugar n’est ce pas ? En réalité, l’appellation prend du sens à l’écoute de ce premier album au titre éponyme.

Le son est Jazzy, onctueux, fluide et dense comme le lait. Les rimes sont amères, l’atmosphère est envoutante comme le café, douce comme le sucre.

Finalement, a chacun son interprétation, vous aurez la votre, ils ont la leur. Et puis, qu’importe. A-t-on besoin d’étiqueter, de qualifier les choses pour les apprécier ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de profiter de ce qui nous est proposé, de ressentir sans forcément comprendre. Les deux MC, Edgar Sekloka et Gaël Faye nous font ici la plus belle des offrandes. Il est de ces albums qui, une fois l’écoute achevée, vous marquent profondément. Il fallait que j’en parle, que je partage cette sensation. Un texte écrit à chaud donc, presque spontané d’un auditeur conquis et rassasié. A vous de puiser ce que vous souhaiterez et de reconsidérer ce qui vous convient le moins. Reconsidérer oui, car une chose est certaine : il n’y absolument rien à jeter ici. Gael et Edgar ne dressent aucune barrière à leur poésie, subtilement mise en musique, le son Jazzy sublimant un slam conscient parfaitement instrumentalisé. Les textes sont introspectifs,



« M’proposez pas de lutter, camarades, j’suis déjà vaincu /

Noir, Africain et Français, c’est la Françafrique que j’pue/

M’proposez pas la rédemption, j’ai déjà dit non/

Non à toutes sans exception, non à toutes ces religions/

M’proposez pas tout ça, j’ai déjà tout ça/

Tous ces penchants qui m’enferment dans une vie de forçat »



Les deux artistes dénoncent toujours avec poésie, évitant ainsi les pièges du discours facile et puéril, que bien souvent ces pseudos-contestateurs avancent. L’énoncé est largement conscient, la preuve en est avec le sublime Alien, qui ouvre l’album de la plus efficace des manières



« Maintenant le HipHop prend les allures d'un sermon de DRH/
Il nous encourage à faire carrière et gagner des sous/

De boire toutes ces conneries fait mal au crâne, vite faut qu'on dessoûle/

Sans déclarer la guerre, il a vaincu nos rhétoriques/
Le capital est dans nos têtes et nous fait l'amour torride/

Leur système à la con nous prépare à la compét'/
Ils vous parlent de réussite, je vous parle de conquête/

Je n'accepterai jamais les règles qu'ils ont fabriquées/
Je n'accepte que les rêves que mon cœur veut abriter/ »





Tumi and The Volume (qui viennent de sortir le très bon Pick A Dream) viennent épauler le duo sur Rise Up, aux accents cuivrés et funkys tandis que Beat Assaillant propose son flow incisif et convaincant sur le sucré et laid back Premières Fois. Vous apprécierez également la voix pleine de sincérité de Jali sur le très épuré Hope Anthem, hommage poignant à leur Afrique natale et au Rwanda d’où Gaël Faye est originaire



« Au fait, vous savez je suis franco-rwandais /

Et une partie d’moi même à tué l’autre sans m’le demander/ »



Il est pour moi difficile de parler de cet album, tant l’impression qu’il m’a laissé semble intime. Je suis ainsi convaincu que ce projet est du genre à parler différemment à chaque auditeur.

J’aurai pu énumérer nombre de pistes encore, faire l’éloge de chacun des sons de l’album, mais ceci n’aurait qu’un intérêt limité. Vous aurez aisément compris que cet album est spécial, très spécial, soigné jusque dans le livret qui accompagne le support physique du CD. Je terminerai simplement en évoquant Croire en nous où la réalité se heurte aux espoirs,

« L’économie me vole mes rêves, la poésie me les restitue »

Une rime qui vient clore le disque de la plus belle des manières.

Finalement, Edgar et Gaël vont continuer à vivre dans un songe. La vie est plus douce, moins amère les yeux fermés…

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